2.1.b Démarche pour mettre en place le glânage au service de l’aide alimentaire : Conception et planification
B. Conception et planification
Mettre en œuvre une démarche de glanage au sein d’une structure d’aide alimentaire nécessite une conception et une planification rigoureuses pour assurer son efficacité, sa sécurité et sa pérennité. Voici les étapes clés à considérer :
Phase 1 : Conception et Évaluation de la Faisabilité
1. Évaluation des besoins et des objectifs :
- Besoins des bénéficiaires : Identifier les types d’aliments les plus nécessaires et appréciés par les personnes aidées.
- Objectifs de la structure : Définir clairement ce que la structure souhaite atteindre avec le glanage (compléter les distributions existantes, réduire les coûts d’approvisionnement, lutter contre le gaspillage, impliquer les bénéficiaires, etc.).
- Ressources disponibles : Évaluer les ressources humaines (bénévoles, salariés), matérielles (véhicules, lieux de stockage, matériel de manutention), et financières disponibles pour le projet.
2. Identification des sources potentielles de glanage :
- Producteurs locaux : Agriculteurs, maraîchers, arboriculteurs (identifier les types de produits, les périodes de récolte, les quantités potentielles).
- Commerces de proximité : Marchés, supermarchés, primeurs, boulangeries (identifier les types d’invendus, les jours et heures de disponibilité).
- Entreprises agroalimentaires et restauration collective : Identifier les éventuels surplus ou invendus.
- Associations de lutte contre le gaspillage alimentaire : Collaborer avec des structures existantes peut faciliter l’accès aux sources et aux bonnes pratiques.
3. Analyse des contraintes et des opportunités :
- Législation et réglementations : Se renseigner sur les aspects légaux du glanage et de la récupération alimentaire (responsabilité, traçabilité, normes d’hygiène et de sécurité alimentaire).
- Logistique : Évaluer les défis liés au transport, au stockage (conditions de température, capacité), et à la distribution des aliments glanés.
- Acceptabilité : S’assurer de l’adhésion des équipes, des bénévoles et des bénéficiaires au projet.
- Partenariats potentiels : Identifier les acteurs locaux (collectivités, entreprises, autres associations) susceptibles de soutenir la démarche.
Phase 2 : Planification Détaillée
1. Établissement de partenariats :
- Conventionnement : Formaliser les relations avec les sources de glanage par des conventions claires précisant les modalités de récupération (jours, heures, types de produits, conditions).
- Communication : Établir une communication régulière et de confiance avec les partenaires.
3. Mobilisation et formation des équipes :
- Recrutement de bénévoles : Identifier les besoins en personnel et recruter des bénévoles motivés et fiables.
- Formation : Former les bénévoles et les salariés aux procédures de glanage, aux règles d’hygiène et de sécurité alimentaire, aux techniques de tri et de stockage, et à la communication avec les partenaires et les bénéficiaires.
2. Définition des procédures opérationnelles :
- Collecte : Établir des protocoles de collecte clairs (qui collecte, quand, comment, avec quel matériel, règles d’hygiène et de sécurité).
- Tri et contrôle qualité : Mettre en place des procédures de tri rigoureuses pour garantir la qualité et la sécurité des aliments distribués. Former les équipes aux critères de sélection.
- Stockage : Organiser l’espace de stockage en respectant les conditions de conservation spécifiques à chaque type d’aliment (frais, sec, etc.). Mettre en place un système de gestion des stocks.
- Distribution : Intégrer les aliments glanés dans les circuits de distribution existants ou créer des modalités spécifiques (paniers ponctuels, ateliers cuisine, etc.).
- Traçabilité :
- Mettre en place un système de suivi des aliments glanés (origine, date de collecte, quantité) pour assurer la sécurité alimentaire et répondre aux éventuelles exigences réglementaires.
4. Planification logistique :
- Transport : Organiser les déplacements (itinéraires, véhicules adaptés, respect de la chaîne du froid si nécessaire).
- Matériel : Acquérir ou mobiliser le matériel nécessaire (bacs, caisses, balances, matériel de manutention, équipements de protection individuelle).
5. Communication et sensibilisation :
- Interne : Informer l’ensemble de la structure (salariés, bénévoles, instances de gouvernance) des objectifs, des modalités et des bénéfices du projet de glanage.
- Externe : Communiquer auprès des partenaires potentiels (producteurs, commerçants), des bénéficiaires et du grand public sur la démarche.
6. Établissement d’un budget :
- Identifier les coûts liés au transport, au matériel, à la formation, à l’assurance éventuelle.
- Rechercher des sources de financement spécifiques pour le projet de glanage.