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Des dizaines d’associations actives dans l’aide alimentaire alertent sur la réduction d’un tiers de leur budget

Des dizaines d’associations actives dans l’aide alimentaire alertent sur la réduction d’un tiers de leur budget

Face à la baisse du budget fédéral dédié à l’aide alimentaire, cette carte blanche alerte sur les conséquences pour les associations qui en dépendent. Les acteurs de l’aide alimentaire demandent aux autorités fédérales de reconduire en 2026, et pour les années suivantes, les moyens alloués à l’aide alimentaire en 2024.

 

Une précarité alimentaire qui s’aggrave

Aujourd’hui, en Belgique, plus de deux millions de personnes sont à risque de pauvreté ou d’exclusion sociale et plus d’un Belge sur dix vit en situation de privation matérielle et sociale.

Avec ou sans travail, de plus en plus de personnes ont faim, n’osent plus utiliser leur cuisinière de peur d’affronter les factures d’énergie, se privent pour permettre à leurs enfants de manger, sautent régulièrement des repas.

Entre les distributions de colis, les restaurants sociaux, les épiceries sociales et les frigos solidaires, plus de 600 000 personnes ont recours à l’aide alimentaire en Belgique.

À l’heure actuelle, l’approvisionnement de l’aide alimentaire est en péril !

 

Des financements européens déjà insuffisants

En effet, l’aide alimentaire repose en grande partie sur des financements européens issus du Fonds Social Européen (FSE+), dont une partie est consacrée à lutter contre les privations matérielles sévères. Ce programme européen est totalement insuffisant pour répondre à lui seul aux besoins de la population. C’est pourquoi année après année, des financements complémentaires sont alloués à l’aide alimentaire.

Un recul budgétaire dramatique en 2026

En 2025, le budget consacré à l’achat de nourriture atteint 27 millions d’euros. Ce budget a permis à la Belgique d’acheter, en grande quantité, des produits alimentaires de base (lait, boites de légumes, plats préparés…) qui sont redistribués à des associations et CPAS qui, eux-mêmes, les redistribuent aux personnes éligibles. À cela, se sont ajoutés différents subsides fédéraux pour permettre l’achat de matériel d’hygiène de base (langes, savon, dentifrice, etc.).

Le montant total de ces aides d’urgence s’élève ainsi cette année à 40 millions d’euros.

En 2026, l’enveloppe totale annoncée s’élève à 15 millions d’euros seulement. En effet, les autorités publiques fédérales ont décidé de limiter leur participation au programme d’aide alimentaire. Les aides matérielles et subsides de fonctionnement pour le secteur, quant à eux, disparaîtront purement et simplement.

Des conséquences directes sur le terrain

C’est une aberration totale. Ces dernières années, les structures d’aide alimentaire – Banques Alimentaires, Croix-Rouge, Restos du Cœur, Société Saint Vincent de Paul, etc. – connaissent une fréquentation record, qui ne faiblit pas : les files s’allongent, les approvisionnements ne suivent pas, les équipes sont fatiguées et les organisations se voient contraintes de réduire l’aide distribuée.

Si les crises de ces dernières années ont augmenté la précarité, les inégalités sociales et l’insécurité alimentaire, elles ne viennent que renforcer une tendance plus ancienne : les demandes d’aide alimentaire sont à la hausse depuis plusieurs décennies.

L’approvisionnement représente un défi au quotidien pour les organisations d’aide alimentaire. Avec la baisse annoncée, celui-ci se réduira à peau de chagrin. Un recul dramatique dans un contexte déjà critique.

Reconnaître l’existence même de l’aide alimentaire est déjà un aveu d’échec politique. Réduire son approvisionnement de près de la moitié, c’est faire le choix délibéré d’aggraver la faim, d’allonger les files d’attente et de plonger les organisations d’aide alimentaire dans une impasse, les empêchant tout simplement de remplir leur mission.

Une demande claire au gouvernement fédéral

Nous demandons aux autorités fédérales de préserver les montants dédiés à l’aide alimentaire en 2024 pour l’année 2026 et les années à venir.

Le temps presse ! Attendre, c’est choisir la croissance de la grande précarité et choisir l’improvisation pour contrer une urgence à laquelle il faudra faire face qu’on le veuille ou non.

source : https://www.rtbf.be/article/carte-blanche-aide-alimentaire-l-approvisionnement-en-chute-libre-1-3-de-budget-en-moins-pour-2026-11570515

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